Je te le dis
Création théâtrale
« Moi je ne suis pas une maman. »
SYNOPSIS
Quatre histoires. Quatre destins. Quatre personnages qui se racontent. Ils pourraient se connaître, ou bien non. Lui pourrait être le fils de celle-ci, ou un autre. Leurs destins pourraient se croiser car sur la route du non-dit, tous ont une histoire à nous dire. Une histoire qui n’est pas dite mais qui mot à mot éclaire l’histoire cachée, celle qu’ils viennent ici nous raconter. Le présent éclaire le passé et inversement avec au cœur de ces allers-retours, le non-dit qui mot à mot s’ébranle.
Sur une idée originale d’Agnès Delneufcourt et Martine Trojanowski
Autrice et Metteuse en scène Blandine Bonelli / Auteur associé Olivier Duchossoir
Avec Agnès Delneufcourt / Romane Dupuis / Alexis Mavropoulo / Martine Trojanowski
Création lumière Patricia Luis ravelo
EXTRAIT
La petite fille – Moi je montre ma culotte je vais dans les couloirs de l’école et quand il n’y a pas les maîtresses j’appelle mes copines mes copains et hop je montre ma culotte, et je ris ça me fait rire de montrer ma culotte comme ça à tout le monde et de voir que ça les fait rire aussi alors je montre ma culotte hop comme ça dès que je peux dès qu’il n’y a pas d’adulte parce-que les autres enfants ça les fait rire, et moi ça me fait du bien je sais que si ça les fait rire c’est qu’ils n’y sont pas passés qu’il ne l’ont pas vécu le regard de leur papi sur leur culotte les mains de leur papi dans leur culotte.
Les adultes si on leur parle de culotte ils trouvent ça grave tout de suite ils se bouchent les oreilles « ne me parle pas de culotte on ne parle pas de culotte la culotte c’est intime c’est chacun la sienne » à force de dire ça c’est malin c’est chacun la sienne moi je ne peux jamais parler de Papi dans ma culotte parce que les oreilles des adultes sont bouchées tout de suite on n’a même pas le temps de dire « Papi », les oreilles se bouchent à « culotte ».
Un jour à force de montrer ma culotte comme ça hop, à force de la montrer en riant, il y a un garçon qui s’est approché de moi et qui m’a dit « beuh c’est sale ». Ma culotte elle est pas sale je lui réponds elle est pas sale. Bah si, si tu la montres c’est qu’elle est sale sinon tu la montrerais pas.
J’ai continué à rire parce-que ça valait mieux, de toute façon quand je ne sais pas quoi dire ni faire je préfère rire, surtout avec les garçons, ça les désarme si tu ris ; c’est Papi qui m’a appris ça. Un jour qu’il s’approchait un peu trop près de moi je me suis mise à rire parce-qu’il avait une mouche qui lui tournait autour une grosse mouche à merde et il s’énervait à vouloir faire partir la mouche et du coup il redevenait papi, papi bougon vieux monsieur qui s’agace avec la mouche, et ça m’a fait rire de voir que ce monsieur qui s’amusait à mettre la main dans ma culotte en fait ce n’était qu’un vieux papi rabougri tout fripé et je riais je riais et la mouche qui volait, mouche à merde je me disais et ça me faisait rire encore plus fort, ce jour-là papi il me disait mais enfin Colette arrête de rire c’est pas drôle c’est juste des caresses c’est pas drôle et comme je ne m’arrêtais pas il est parti il a renoncé et depuis ce jour, la main dans la culotte, ça a été terminé.