Balek'

Drame Adolescent

« Le jour où ses seins auraient fini de pousser à la ptite, on verrait bien si elle parlerait encore d’amoureux »

SYNOPSIS

Balek’ raconte l’histoire d’une adolescente de seize ans, solitaire, que les pensées encombrent et qui lui font saigner le cerveau.
Vertige métaphysique depuis toujours, impuissance à communiquer, dégoût de l’existence l’habitent et lui donnent une sorte d’indifférence au monde.

Cette adolescente, la Grande, rencontre un jour une petite fille de dix ans, en qui elle se reconnaît, qui devient sa seule véritable amie et avec qui elle peut parler de son mal-être existentiel et de sa relation avec Julien, un jeune mec égotiste qui fait peu de cas de cette adolescente attachée à lui.

Autrice Blandine Bonelli / Metteur en scène Maxime Lambert
Avec Senou Chemin Ahehehinnou / Noémie Moncel / Rosa Pradinas / Milena Sansonetti
Design Affiche Senou Chemin Ahehehinnou

Avec la participation artistique du Studio | ESCA (École Supérieure de Comédien.ne.s par l’Alternance).

Sélection tout public EAT 2023
La Liseuse 2023
Le Plongeoir 2023
Bureau de lecture France Culture 2024

EXTRAIT

« Sale pute.

Et voilà, ça recommençait. Qu’est-ce qu’elles avaient, toutes, avec ça ? En quoi elles étaient concernées ?

Les mecs, ça les dérangeait pas qu’elle couche. Jamais elle ne s’était faite insulter par un mec, jamais. Du village ni des alentours. Que ce soient ceux avec qui elle couchait ou les autres. Ils l’avaient toujours respectée ; aucun, aucun ne l’insultait. Les « sale pute », ça venait des filles, toujours.

Pourquoi elles avaient besoin de la ramener ces pimbêches, de l’insulter gratuitement comme ça ? ».

« Ils le savaient tous, les 23 et les autres, elle faisait partie des filles qui veulent bien. Sans faire de chichis. Une de ces filles qui comprend que c’est seulement un besoin, un coup comme ça et voilà. Ça n’engageait à rien de venir la voir, alors ils venaient. Par contre, elle exigeait un vrai coup, pas sucer les boules. Baiser vraiment à deux. Les mecs le savaient. Parfois ils râlaient et ils tentaient de l’amadouer, « allez steuplait soit sympa, juste une pipe soit sympa ! ».

« Les « préli », ça avait l’air d’un passage obligé quand on démarrait l’adolescence, mais c’était un truc qu’elle aimait pas trop.

LA GRANDE – Pas du tout, même.

Franchement pas.

Non mais c’est vrai, faire une pipe comme ça à froid, c’était pas super bandant pour elle.

LA GRANDE – Pour aucune fille sûrement.

Elle n’en avait jamais vraiment parlé avec d’autres filles mais elle se doutait qu’elle ne devait pas être la seule à ne pas aimer. Franchement ! Se retrouver le nez collé dans les boules poilues d’un mec qui n’avait pas pris le temps de l’embrasser ou de la caresser et qui ne prendrait pas plus le temps une fois qu’elle aurait avalé, elle ne voyait pas trop qui ça pouvait intéresser ».